En effet, la situation y est insoutenable pour le peuple. Les minorités y sont persécutées, les droits de l'homme bafoués, et la population connaît un taux de chômage grandissant et une pauvreté accablante. N'oublions pas que, pendant près d'un demi-siècle, le Myanmar a été gouverné par deux dictatures militaires successives, entre junte officielle et gouvernements fantoches. Les manifestations sont réprimées sévèrement, et, malgré les signes d'ouverture depuis 2010, la junte birmane anciennement au pouvoir contrôle toujours, officieusement, le pays.
De 1962 à 2010, l'Etat de Birmanie a d'ailleurs été officiellement reconnu comme faisant partie des totalitarismes, ces Etats où monopartisme, idéologie unique et contrôle de la société et de l'économie sont légion. À cette époque, la Birmanie est dirigée par une junte, c'est-à-dire un gouvernement formé d'officiers qui ont pris le pouvoir par la force. Même si aujourd'hui, la Birmanie est reconnue comme une République, les traits de l'Etat totalitaire ne s'effacent que peu à peu.
Pour faire évoluer la situation, des individus et des groupes se révoltent, manifestent leur opinion, revendiquant par la même occasion leur liberté d'expression. Ces prises de paroles permettent également de faire prendre conscience à l'opinion internationale de la gravité de la situation en Birmanie, notamment par l'intermédiaire d'Aung San Suu Kyi.
Comment cette femme tente-t-elle de remettre en cause le régime totalitaire du Myanmar ?
En nous centrant sur le personnage de Suu Kyi, nous verrons d'abord pourquoi des révoltes se manifestent en Birmanie, et comment la junte s'est mise en place ; ensuite, nous verrons quelle forme prennent les révoltes, avant, dans un troisième temps, de voir l'impact de ces manifestations et le chemin qu'il reste à parcourir pour faire de la Birmanie un Etat démocratique et respectueux des droits de l'homme.
Les mots suivis d'une * renvoient aux définitions de la colonne de gauche.
Bonne visite !
Alice Rappillard et Victoria Leroy.